Les Deeptechs en France : définition, caractéristiques & perspectives
Points de vue d’expert | 16 décembre 2024
Caractéristiques des entreprises deeptech
- Elles puisent leurs racines dans la science, la technologie et l’ingénierie.
- Elles fournissent des solutions de transformation pour des changements globaux.
- Elles exploitent de nouveau savoir scientifique et technologique et elles ont la connaissance de mécanismes de protection.
- Elles tendent à aboutir à des produits physiques (plutôt que des services) qui changent les paradigmes établis et génère de nouveaux « business model ».
- Elles ont un potentiel d’évolution lent et nécessitent des investissements sur le long terme.
- Un grand nombre de fondateurs viennent de l’université et des systèmes de recherche.
- Elles ont besoin de talents venant de disciplines dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques et du monde de la recherche et développement
Les technologies considérées comme des deeptechs
- Intelligence artificielle
- Biotechnologie
- La technologie Blockchain et les registres distribués (DLT : Distributed Ledger Technology)
- Robotique
- Semi-conducteur
- Matériaux durables et à la pointe de la technologie
- Batteries et énergie propre
- Photonique
- Physique quantique
- Superordinateur
Le marché européen
19 milliards de dollars ont été investis dans les startups de la Deeptech en Europe en 2022. Ci-dessous une carte de l’Europe avec les principales villes européennes orientées vers la Deeptech. En France, les villes les plus dynamiques dans ce secteur sont Paris (avec la Sorbonne et Paris-Saclay), Grenoble et Nice (Sophia Antipolis).
Le marché mondial
L’intelligence artificielle générative et les technologies de pointe dont le but est de combattre le changement climatique seront proéminentes ; 86,2% des sociétés considèrent que les nouvelles technologies et les technologies de pointe seront les principaux vecteurs de transformation dans le futur.
La création de France Deeptech
Le 29 novembre 2023 a vu le jour l’association France Deeptech regroupant des start-up, des fonds d’investissement et des laboratoires de recherche. Parmi la centaine de start-up fondatrices, on retrouve Pasqal (ordinateur quantique), Exotec (robotique), Aqemia (biotech), Preligens (Défense), The Exploration Company (domaine spatial) ou encore Gourmey (viande cellulaire). Autant de sociétés qui illustrent la grande diversité de la deeptech.
Afin d’aider l’écosystème à grandir, l’association a lancé quatre groupes de travail : le financement, le transfert de technologie, la commande publique et la réglementation du vivant. Pour la période 2024-2026, le besoin de financement (en complément des financements en amorçage et en série A) est de 12 milliards d’euros. En l’absence de financement, ces sociétés n’auront pas d’autres choix que d’aller aux Etats-Unis, au Moyen Orient ou en Asie.
La faiblesse relative du financement de la recherche fondamentale par rapport à nos voisins est un autre axe d’amélioration : 2,2% de son PIB consacrés à la R&D pour la France, contre 2,9% pour UK, 3,1% pour l’Allemagne et 3,4% pour les Etats-Unis.
Un exemple de réussite de la DEEPTECH en France
La ville de Grenoble, dans le Sud-Est de la France, se situe en 4ème position européenne en 2023 des villes ayant attiré le plus de financement. Elle se situe juste derrière Paris (1,5 milliard), la première ville étant Stockholm (3,2 milliards). La success story de l’année concerne l’entreprise grenobloise Verkor, spécialiste des batteries électriques, ayant levé 850 millions d’equity (2 milliards d’euros au total) pour assurer à Dunkerque (Nord de la France) de la construction de la gigafactory qui doit approvisionner le groupe automobile Renault, soit la plus grosse levée de la FrenchTech en 2023.
Cependant, la ville ne se limite pas à une seule entreprise et est aussi très bien placée dans le domaine des semi-conducteurs. Ainsi l’Etat a débloqué 2,9 milliards d’euros cette année pour la construction d’une nouvelle usine de puces de STMicroelectronics et GlobalFoundries près de Grenoble. Parmi les autres startup grenobloises ayant réalisé des levées de fonds significatives cette année, on trouve Aledia, qui développe une nouvelle technologie de microLED 3D destinée au marché des écrans (120 millions), Qobly, une start-up qui développe un ordinateur quantique à base de silicium (19 millions) ou encore Microoled, un spécialiste des micro-écrans (21 millions).
De jeunes entreprises grenobloises sont également accompagnées par le plan de financement public France 2030 ou Bpifrance, financeur public français, un des investisseurs les plus actifs en Europe dans la deeptech.
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